Umami de Laïa Jufresa, jolie surprise ! | Coin des licornes Blog Littéraire Toulouse Lifestyle

Umami de Laïa Jufresa, jolie surprise !

Bonjour à tous !

Aujourd'hui je vous retrouve pour la sélection Folio de avril-mai. J'ai choisi ce livre un peu par hasard je dois avouer parce qu'il m'intriguait. Le résumé laisse présager quelque chose de sombre et triste mais j'ai finalement été agréablement surprise par la lumière qu'il s'en dégage. 


Umami Laïa Jufresa  Folio Coin des licornes Blog littéraire Toulouse


          Umami raconte les vies des habitants d’un lotissement de la ville de Mexico, frappés par le deuil. Ana 14 ans, a perdu sa petite sœur Luz, très jeune et Alfonso, son voisin anthropologue est encore dévasté par la disparition de sa femme. Pourtant un jour Ana décide de se lancer dans un projet audacieux : planter dans l’arrière-cour de sa maison une milpa, champ de culture traditionnelle du Mexique. Au fil de ses plantations, les chagrins des habitants du lotissement se cicatrisent peu à peu... 


Tout d'abord, il faut savoir que ce roman a un schéma narratif un peu étrange. On ne suit pas une personne mais bien 5 ! Ana tout d'abord, puis Marina jeune fille de 20 ans qui a fui sa famille pour s'installer à Mexico, Alfonso, Pina la meilleure amie d'Ana et à notre grande surprise Luz. J'ai été très perturbée la première fois que je l'ai lu, qui plus est car Ana et Luz sont les seules à être narrées à la première personne du singulier, au je. Etre dans la tête d'une petite fille de 4 ans est très déconcertant qui plus est quand on sait qu'elle va mourir. Mais ce n'est pas la seule chose étonnante dans ce roman, le narrateur change mais l'époque aussi ! On suit les personnages de l'année 2000 à 2004. Très perturbant je vous l'accorde, on se demande toujours "Attends mais je suis dans la tête de qui là ?". J'étais complètement déboussolée mais pas dans un sens négatif, je me laissais porter par l'histoire avec des zones d'ombre qu'on ne comprend pas et dont les réponses ne viennent que bien plus tard.

Mais ces personnages ont tous été attachants à leur façon. Ana bien sûr et sa volonté de reconstruire quelque chose, Pina également brisée par le départ de sa mère mais mes personnages préférés restent Alfonso, Marina et bien sûr la petite Luz qu'on ne pourrait oublier. Alfonso est encore très fragilisé par la mort de sa femme et tente de garder un souvenir d'elle, il écrit un roman sur elle et chacune de ses petites manies, imperfections. Son amour pour sa femme même à travers la mort est très émouvant. Un mystère tourne autour de ses Petites comme il les appelle tout au long du livre, je ne vous spoilerai pas mais je trouve ça particulièrement malsain... Pourtant la façon dont il l'aborde ici est vraiment attendrissante, on se sent terriblement mal pour lui.

Ensuite vient Marina, exploitée par son père depuis le plus jeune âge, elle a fui pour devenir une artiste dans la grande ville. Son personnage m'a particulièrement ému, elle est obsédée par le blanc parfait que provoque le soleil du matin sur les murs de sa maison, mais elle ne peut jamais assister à ce spectacle. Son personnage est particulièrement torturé, elle souffre d'anorexie. C'est un sujet qui me touche et certaines scènes m'ont vraiment brisé le cœur. Marina est juste une fille perdue en quête de son identité et c'est beaucoup plus dur qu'on le pense, il y en un passage en particulier que j'ai adoré à ce sujet. "Devenir une personne dont on peut citer un agissement, une réaction puis affirmer la conviction : C'est du Marina Mendoza tout craché. Ça l'agace que son thérapeute ne comprenne pas cette carence basique qu'elle a d'elle même, cette  absence de définition. Mais au contraire, il lui demande sans cesse d’être elle même."

Et évidemment je finirai avec Luz. C'est toujours perturbant d’être dans la tête d'un enfant. Ils perçoivent les choses différemment des adultes et parfois d'une façon plus véritable. Ces petits passages apportent une certaine légèreté et innocence au roman. C'est assez rafraîchissant mais en même temps très mélancolique. La petite s'est noyée dans un lac parce qu'elle croyait qu'elle pouvait devenir un poisson comme sa maman et rejoindre l'empereur Umami au fond de l'eau. Sa maman, sous champignons hallucinogènes lui avait dit pouvoir se transformer en poisson, sa sœur lui avait fait croire qu'un gentil empereur se cachait au fond du lac. Comment des petites choses peuvent tourbillonner dans l’esprit d'une petite fille et en arrivait jusqu'à sa mort ? Le dernier chapitre est celui de Luz vous l'aurez compris et j'ai trouvé la fin très abrupte et frustrante.


En résumé, j'ai vraiment passé un bon moment avec ce livre qui distrait et fait réfléchir en même temps mais malheureusement ce n'est pas un vrai coup de cœur.

Vanessa. 🌸 Coin des licornes Blog littéraire Toulouse

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